Avec la montée en flèche des téléconférences, beaucoup d’entre nous se demandent si cette transition digitale prometteuse est aussi bénéfique pour l’environnement qu’on le prétend. Plongeons dans le vif du sujet pour démêler le mythe de la réalité.
Réduction de l’empreinte carbone : mythe ou réalité?
La première idée faisant surface est l’immense réduction d’empreinte carbone due à la diminution des déplacements. Effectivement, en évitant les trajets en avion, en train, ou en voiture, nous réduisons nos émissions de CO2. Selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), un aller-retour Paris-New York en avion émet environ 1,6 tonne de CO2 par passager. À ce titre, remplacé par une téléconférence, ce trajet économise près de 1,6 tonne de CO2. Rien que ça !
Cependant, il est important de noter que si nous remplaçons simplement des réunions courtes et locales par des téléconférences, l’impact est moins significatif. Une réunion en ville en téléconférence peut, en termes d’économie de CO2, être comparée à un trajet d’une dizaine de kilomètres en voiture.
Les coûts énergétiques et environnementaux cachés de la technologie
Passons maintenant aux coûts cachés. La tenue de téléconférences exige l’utilisation de data centers très gourmands en énergie. Selon une étude de Greenpeace, le secteur des technologies de l’information représentait environ 7 % de la consommation mondiale d’électricité en 2020. Et cette tendance n’est pas prête de ralentir, avec l’augmentation de l’utilisation des services numériques.
Les data centers, ces infrastructures gigantesques qui hébergent nos conférences virtuelles, ne sont pas des modèles de sobriété énergétique. Ils demandent une énergie constante pour alimenter les serveurs et les systèmes de refroidissement indispensables à leur fonctionnement. Bien entendu, certaines entreprises investissent dans les énergies renouvelables pour alimenter ces centres, mais la route est encore longue avant que cela devienne un standard mondial.
Comment rendre la téléconférence véritablement durable?
On peut se demander comment rendre la pratique de la téléconférence plus verte. Voici quelques recommandations pratiques :
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Préférer les plateformes éco-responsables : Certaines entreprises, comme Google et Microsoft, ont pris des engagements forts pour réduire l’empreinte carbone de leurs services cloud. Privilégier ces plateformes peut faire une différence.
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Éteindre les caméras lorsque ce n’est pas nécessaire : Une étude du Purdue Climate Change Research Center a révélé que couper sa caméra lors d’une conférence réduit jusqu’à 96% la consommation d’énergie et les émissions de CO2.
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Optimiser la durée des réunions et limiter leur fréquence : Une réunion bien préparée et concise évite de prolonger inutilement le temps d’utilisation des serveurs.
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Rééquilibrer avec des gestes quotidiens : Planter des arbres, utiliser moins de papier, ou opter pour une alimentation locale et de saison sont autant de manières de compenser notre impact numérique.
En suivant ces pratiques, nous pouvons amortir l’impact environnemental de notre usage technologique et transformer la téléconférence en outil réellement écologique.
Pour aller plus loin, il est intéressant d’intégrer des pratiques de sobriété numérique dans notre quotidien professionnel. Cela inclut la gestion judicieuse de nos emails, la limitation du streaming vidéo et l’optimisation de nos appareils pour une consommation d’énergie plus efficace. Autant d’actions qui, cumulées, pourraient améliorer significativement notre empreinte environnementale globale.